20/08/2009

Troc végétal et cerveaux lents…



Même si l’ambiance sociale n’en finit plus de monter dans les tours depuis quelques mois, faudrait voir à relativiser l’enfer calédonien. Car force est de reconnaître que le village des irréductibles Nouzaut’ présente encore des atouts relationnels franchement épatants pour tous ceux qui ont connu le stress des grandes villes. Ici, on tutoie le marchand de nems, on papote avec le dealer de pains marmite, on blague avec le SDF du coin. Bref, on navigue au cœur d’un quotidien relax dans lequel les relations avec son prochain sont franchement coolax. Va à Paris et essaye de sourire à un mec que tu connais pas ou touche la tête d’un gosse fin mignon, et tu finis direct au poste pour harcèlement moral et tentative de viol… Une coolitude généralisée qui pousse même les derniers planteurs du Caillou à inventer les trocs végétaux les plus improbables. Mon pochon de cannabis contre une bouteille carrée, ma valise bio contre une voiture. Mais comme l’herbe ça fait pas rire longtemps, on t’arrache les pieds vite fait bien fait avant t’emmener réfléchir à côté du bon vieux Falco, chien accro à la beuze de Houaïlou… Gare aux mollets ! Vous aurez donc compris qu’ici on n’aime pas trop avoir la pression, surtout dans le boulot où le respect de la tranquillité fait partie des sujets tabou et non négociables. Un chef de service qui te demande de bosser un peu trop, et vlan, claquage de neurones et arrêt maladie de 15 jours. Bloque ça avec un râteau ! À moins que tu préfères un petit piquet, parce que tu vois, en plus, je suis syndiqué…

Travailler, c’est trop dur !

Ici, c’est pas Manhattan mon gars, on s’écorche pas le cerveau pour être performant. On essaye juste de ne pas trop s’épuiser en semaine pour avoir de l’énergie tout le week-end. Plate, îlot et camping, c’est pas de tout repos je te ferai dire ! Surtout quand t’as mangé trop de sandwich au saindoux et que t’as le cholestérol qui décolle façon torpille, réduisant ainsi ton endurance de moitié. Faudrait voir à composer avec les paramètres locaux si tu veux t’intégrer… Parmi eux, cette constante manie de ne jamais savoir où l’on travaille. « Bonjour, c’est pour un rendez-vous, où dois-je venir vous voir ? » « Heuu, ben tu vois chez Machin, ex-Bidule, à côté de chez Truc, ben c’est juste là… » « Oui, mais c’est quoi l’adresse de la boutique ? » « Ben je connais pas, mais t’inquiètes c’est facile, c’est la rue à côté de la Cafat, pas loin d’Intersport ! » C’est sûr que c’est pas la grande classe, mais qu’est ce que c’est sympa d’être accueilli en claquettes et en tee-shirt Socaprout tout troué. Ça pète ou quoi ? Ici, même ceux qui t’arnaquent sont tes amis, et on n’est pas loin d’imaginer quelques pseudos adversaires politiques partager le bougna autour de l’organisation d’un beau petit conflit top-niveau pour faire tanguer la pirogue. Une sorte de jeu de pouvoir familial où les vieux cadors se partageraient le magot, toutes tendances confondues, sous le regard impuissant des gosses du pays, franchement menés en bateau. Amusez vous bien les boys, tout ça c’est nickel-chrome, on le sait bien…
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18/08/2009

T'es patenté ? C'est pas tentant !

Pendant que les écoliers, les salariés et les fonctionnaires se frottent les mains avec vice, la bave au coin de la bouche, dès qu’ils voient poindre à l’horizon de grands week-ends convertibles en ponts-viaducs potentiels, les pauvres travailleurs indépendants s’arrachent les fonds de culotte en se demandant comment gérer des semaines de trois jours. C’est vrai que lorsqu’on est payé à la tâche, rien de tel que d’enchaîner les jours fériés pour exploser trois milles neurones d’un coup en regardant ses gosses s’étriper dans le jardin pendant que l’horloge budgétaire tourne à la vitesse de la lumière. Un combo fatal qui met les nerfs à vifs et le cerveau en capilotade entre deux mercredis pédagogiques glissés là par une inadvertance toute professorale. Déjà qu’on s’est donné un mal de chien pour retrouver les 3 000 factures qui prouvent qu’on était déjà sur notre bon vieux Caillou en 1998… Ben oui, on allait pas rester bloqué toute notre vie sur cette maudite liste électorale spéciale pour cause de « pas de fiches de paie de chez Socatruc » ! Sans compter les immanquables contorsions bancaires à effectuer pour séduire le roi du crédit, définitivement accro aux CDI bétonné-ferré. Ni les maladies – sans congé – passées à travailler avec un mouchoir enfoncé dans chaque narine. Et la grossesse où tu continues à bosser jusqu’à l’ultime contraction, perte des eaux incluse sur le parking de ton dernier client… Finalement, être patenté c’est un peu comme avoir une existence virtuelle, sauf à l’heure des taxes et autres impôts où tu resurgis tel un mort-vivant (d'ailleurs, tu lui ressembles…) avec ton chéquier à la main ! Personne ne cotise pour toi, mais tu dois cotiser pour tout le monde, même ceux qui font la grève tous les deux mois alors que t’as pas pris de vacances depuis cinq ans. On appréciera le cynisme de la précarité sans modération… et sans manifestation hystérique à travers les rues de notre belle capitale ! Sûrement qu'après le boulot, on est trop crevé pour la ramener…
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17/08/2009

Une rentrée très H1N1…

Quel succès cette grippe A ! Avant même que n'ait sonné la cloche de la rentrée métropolitaine, voici déjà que l'État Français promet aux petits écoliers de l'Hexagone une possible fermeture partielle, voire même totale, de leurs établissements. Mazette ! Ça c'est bonheur…
Mais, attention, cours sur le Web et à la téloche, hein ? Parce que faudrait pas prendre trop de retard sur le programme quand même. Des fois que ça finisse comme la hongkongaise de 1968, vaudrait mieux pas mourir trop con ! Et si on y regarde bien, ça se passe exactement comme chez nous au début de la psychose et du grand business Tamiflu… On devrait peut-être les prévenir que si les classes ferment, les parents ne peuvent plus aller travailler pour cause de surveillance de lardons contagieux. Et que très vite les parents le seront aussi… Une contamination familiale qui pourra ainsi se répandre dans les entreprises à la vitesse de la poudre, laissant les prévisions de croissance (ou plutôt de non récession…) sur le carreau. D'ailleurs, on est déjà prêts à parier que très vite les mesures de lutte contre cette vilaine pandémie prendront la même tournure que chez les Nouzaut'. Et que le very hype antibiotique finira par devenir franchement suspect, voir inutile, en dehors des rares cas de complications possibles.
Tant pis pour Donald Rumsfeld, les laboratoires Roche et autres industriels très gourmands et vrais pros du licenciements. Et tant mieux pour la santé de nos nains qui survivront probablement beaucoup mieux aux grippe A, B, C ou D qu'aux accidents de voitures ou autres cancers… On va pas vous faire la liste des 1 000 façons d'aller retrouver la vieille tante Eugénie aux Pays des rêves.
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Reiss Vs Cassez



Une Clotilde, une Florence… Deux poids, deux mesures…
Pourquoi Clotilde Reiss, jugée à Téhéran pour espionnage par un tribunal iranien, suscite-t-elle tant d'intérêt en France – qui a été jusqu'à payer sa caution pour la libérer en à peine quelques jours – alors même qu'elle aurait avouée son « crime » et s'en serait excusé devant ses bourreaux (!).
Alors que Florence Cassez, emprisonnée depuis près de 1 500 jours dans les geôles chicanos et condamnée à 60 ans de réclusions par le Mexique pour enlèvements d'enfants clame son innocence et son désarroi depuis toujours, sans que la France ne soit parvenue à quelques avancées que ce soit dans ce dossier odieux. Et ce, bien que l'ex-compagnon de la jeune femme ait lui-même reconnu qu'elle n'était pas au courant de ce trafic d'enfant et de rançons malheureusement très répandu aux Mexique.
La famille de l'une a-t-elle davantage d'appuis politiques que l'autre ?
L'une des demoiselles a-t-elle plus de valeur que l'autre ?
Serait-il devenu plus facile de négocier avec le régime de Téhéran qu'avec celui de Mexico ?
La corruption n'aurait-elle plus court en Amérique latine ?
Le mystère reste entier sur cette inégalité de traitement qui mérite forcément réflexion et révolte.
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