03/08/2009

En 1998, la vie selon Philippe Gomès

Aujourd'hui président du gouvernement, hier président de la Province Sud et maire de La Foa avant 2004, voici ce que répondait Philippe Gomès lors d'une interview plutôt décontractée en 1998. Retour vers le passé…

La politique c’est une vocation ou un accident ?
Philippe Gomès : Je n’ai jamais eu l’intention de faire de la politique. Après mon bac, je voulais suivre les cours de l’Institut des hautes études cinématographiques. Finalement, j’ai fait une maîtrise de droit public, ça n’a rien à voir ! Jamais, je n’aurais imaginer devenir un politicien. Je vivais tranquillement à la Calédonienne, selon la bonne veille formule qui consiste à se demander toute la semaine ce que l’on va faire le week-end ! Et puis, avec les Événements de 1984, j’ai eu une sorte de révélation. J’ai pris conscience du fait que je profitais du pays sans rien apporter en échange. Je me suis alors engagé dans le gouvernement territorial de Dick Ukeiwé. De réunions publiques en déplacements, j’ai eu le coup de foudre pour La Foa. Le mariage a été célébré le 12 mars 1989 pour les municipales et il dure depuis 9 ans…

Quel est votre genre de femme ?
P. G. : Pour le physique, je dirais sans hésiter Jennifer Lopez, l’héroïne pulpeuse de U-Turn. Muriel Robin pour l’humour, elle me fait mourir de rire ! Le tout agrémenté d’un soupçon de la torride Tabbata Cash… Je peux d’ailleurs en parler sans aucune gêne puisque Christine, la femme avec laquelle je vis, est une savante alchimie des trois !

Où aimeriez-vous passer vos prochaines vacances ?
P. G. : Je rêve de participer au plus grand rassemblement de parachutistes au monde. Chaque année plus de 20 000 civils se réunissent au Nord-Ouest des États-Unis pour participer à cet événement. Ils sautent de Bœing 747 à 12 000 m d’altitude avec des masques à oxygène. Je trouve ça géant. J’ai découvert cette passion en 1994 lors de l’inauguration de l’aérodrome de Ouatom. À cette occasion, on m’a demandé si je voulais sauter. J’ai immédiatement accepté, et j’ai été tellement emballé que tout de suite après je me suis inscrit pour prendre des cours ! Depuis, tout les week-ends, je prends mon parachute et je plane…

Qui inviteriez-vous pour un petit-déjeuner de rêve ?
P. G. : Naomie Campbell et Ernest Hemingway. Pour la nourriture du corps et de l’esprit… Un fantasme de rêve ce serait vraiment de passer une nuit avec Hillary Clinton et Madonna. Le choc de deux mondes ! L’une est une avocate rigide et stricte obsédée par le pouvoir. L’autre, complètement matérial girl, a l’air obnubilé par le sexe. Qu’est-ce- qu’elles pourraient bien se raconter…

Plus jeune vous auriez aimé être réalisateur, qu’en reste-t-il ?
P. G. : Un goût prononcé pour les bons films. Pour moi le summum c’est Sailor et Lula de David Lynch. Et bien sûr Pulp Fiction de Tarantino. C’est vraiment une nouvelle manière de filmer. Complètement révolutionnaire. Je n’ai pas abandonné le projet de me lancer dans la réalisation. Au contraire je persévère ! Je me suis inscrit depuis plusieurs mois pour suivre des cours par correspondance au près de l’école du scénario. Pour l’instant je n’ai pas beaucoup de notions technique mais ça me passionne de savoir comment on fabrique un film…

Votre bible, si vous en avez une ?
P. G. : L’insoutenable légèreté de l’être de Kundera. Ce livre représente la vie, avec tous ses espoirs, ses souffrances, ses illusions, ses errances et ses merveilles. Si je devais n’emporter qu’une chose sur une île déserte ce serait probablement ce roman. À moins que ce ne soit une photo de mes enfants… l’une des seules véritables grandes aventures humaines. En ce moment je lis Le voleur dans la maison vide de Revel. C’est un livre tout en symbole.
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02/08/2009

Harold Martin, ce que t'as changé en 10 ans !

Président du gouvernement puis du congrès, le maire de Païta est le premier à avoir tué le père en s'opposant frontalement à Jacques Lafleur. En 1998, il jouait le jeu de cette interview, certes décalée, mais néanmoins riche d'enseignements…

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans la politique ?
Harold Martin : Quand j’étais étudiant à l’École des travaux publics de Paris, dans le milieu des années 1970, j’ai été frappé de voir l’évolution de certains étudiants mélanésiens. J’ai tout de suite compris que ça allait mal tourner et que l’on en arriverait aux événements que nous avons connus en 1984. Je me suis lancé dans la politique pour essayer de faire changer les choses.

Vous surfez… sur le Web ?
H. M. : Absolument. L’Internet prend une place de plus en plus considérable dans notre société. J’aimerais pouvoir équiper tout le territoire, chaque école, chaque tribu, d’au moins un modem. Ça deviendra très vite indispensable.

Et le téléphone portable, ça vous parle ?
H. M. : Je me demande comment j’ai fait pour vivre sans ! Étant donné que je passe beaucoup de temps dans ma voiture, ça me permet de gagner un temps fou…

Vous avez un chauffeur ?
H. M. : Partiellement, pour les déplacements officiels… comme le monument aux morts.

Quand vous arrivez chez vous, vous avez plutôt le réflexe télé ou musique ?
H. M. : Ni l’un ni l’autre. Pour commencer je rentre toujours tard et j’ai beau zapper comme un fou sur les trois chaînes, c’est rare que je tombe sur une émission intéressante. J’apprécie les émissions politiques nationales, les magazines scientifiques, géographiques, animaliers. Le dernier film que j’ai vu c’est Independence Day. J’avoue que ça m’a bien fait rire !

Votre livre de chevet ?
H. M. : La bible, que je feuillette de temps en temps. Je lis pas mal de livre politique. Récemment j’ai relu, chose que je ne fais jamais, le livre de Peyrefitte sur de Gaulle. Plein de bon sens…

Un pays que vous détestez ?
H. M. : Il y en a beaucoup… Pour commencer, les États-unis. C’est devenu complètement hallucinant cette obsession contre la cigarette. Je veux être libre de pouvoir fumer quand j’en ai envie ! Ensuite, tous les pays qui vivent sous dictature. Quand je pense que le pape a reçu Laurent Désiré Kabila, alors qu’il massacré des milliers de personnes…

Votre plus gros coup de fête ?
H. M. : Mon enterrement de vie de garçon, en 1980 à Nouméa, avec une cinquantaine de vrais copains ! Ils m’avaient mis dans un cercueil, posé sur un remorque de planche à voile et on avait traversé toute la ville à fond… Il s’en était fallu de peu qu’il ne me fasse chavirer dans un virage !

Et votre plus mauvais souvenir ?
H. M. : 6 heures du matin, le 11 mai 1981. J’ai entendu la voix de Lionel (Jospin, ndlr) à la radio et j’ai tout de suite compris que François Mitterrand avait été élu à la présidence de la République.

Le week-end, vous portez le manou ?
H. M. : Pas du tout ! Je crois que suis un peu comme tout le monde : short, claquettes et chemise. Pas de tee-shirt parce qu’il n’y a pas de poche pour mettre mon paquet de cigarette…

Qu’est-ce-que vous faites le dimanche matin ?
H. M. : Je me lève tôt. Je bois un café, je fume une cigarette et je consacre toute la journée à ma famille. On discute, on sort la plate avec mes fils. Une vraie journée calédonienne en bord de mer.

Vous êtes plutôt du genre sucré ou salé ?
H. M. : Je suis très gourmand, mais je ne mange jamais de sucre. C’est un poison mortel. Difficile de dire ce que je préfère, il y a tellement de bonnes choses… Peut-être la viande rouge.

Qu’emporteriez-vous sur une île déserte ?
H. M. : C’est amusant que vous me demandiez ça. En effet, quand j’en ai marre, je dit souvent à mes collaborateurs que je vais partir vivre sur une île déserte ! Mes cigarettes, ça c’est sûr. Peut-être aussi une bouteille d’anisette, pour me désaltérer. C’est vraiment agréable, quand il fait bien chaud…

Qui aimeriez-vous rencontrer ?
H. M. : Bill Clinton, pour qu’il m’explique un peu… J’aurais quelques questions à lui poser ! Au début je ne l’appréciais pas beaucoup, et puis avec le temps il me plaît de plus en plus. C’est admirable, la façon dont il supporte toutes les pressions qui lui tombent dessus depuis des années.

La femme de vos rêves ?
H. M. : Silencieuse ! Plus sérieusement, je trouve que c’est assez difficile à définir. La beauté et le charme peuvent prendre bien des formes.

Qu’est-ce qui vous fait mourir de rire ?
H. M. : Didier Leroux. Cézelin Tchoeaoua aussi, quand il passe à la télévision pour donner une interview. Ça c’est du grand spectacle, irrésistible !
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