18/08/2009

T'es patenté ? C'est pas tentant !

Pendant que les écoliers, les salariés et les fonctionnaires se frottent les mains avec vice, la bave au coin de la bouche, dès qu’ils voient poindre à l’horizon de grands week-ends convertibles en ponts-viaducs potentiels, les pauvres travailleurs indépendants s’arrachent les fonds de culotte en se demandant comment gérer des semaines de trois jours. C’est vrai que lorsqu’on est payé à la tâche, rien de tel que d’enchaîner les jours fériés pour exploser trois milles neurones d’un coup en regardant ses gosses s’étriper dans le jardin pendant que l’horloge budgétaire tourne à la vitesse de la lumière. Un combo fatal qui met les nerfs à vifs et le cerveau en capilotade entre deux mercredis pédagogiques glissés là par une inadvertance toute professorale. Déjà qu’on s’est donné un mal de chien pour retrouver les 3 000 factures qui prouvent qu’on était déjà sur notre bon vieux Caillou en 1998… Ben oui, on allait pas rester bloqué toute notre vie sur cette maudite liste électorale spéciale pour cause de « pas de fiches de paie de chez Socatruc » ! Sans compter les immanquables contorsions bancaires à effectuer pour séduire le roi du crédit, définitivement accro aux CDI bétonné-ferré. Ni les maladies – sans congé – passées à travailler avec un mouchoir enfoncé dans chaque narine. Et la grossesse où tu continues à bosser jusqu’à l’ultime contraction, perte des eaux incluse sur le parking de ton dernier client… Finalement, être patenté c’est un peu comme avoir une existence virtuelle, sauf à l’heure des taxes et autres impôts où tu resurgis tel un mort-vivant (d'ailleurs, tu lui ressembles…) avec ton chéquier à la main ! Personne ne cotise pour toi, mais tu dois cotiser pour tout le monde, même ceux qui font la grève tous les deux mois alors que t’as pas pris de vacances depuis cinq ans. On appréciera le cynisme de la précarité sans modération… et sans manifestation hystérique à travers les rues de notre belle capitale ! Sûrement qu'après le boulot, on est trop crevé pour la ramener…
.

3 commentaires:

Erik Duf a dit…

Et quand par bonheur tu décroches un CDD qui te donne un peu d'air, tu casques la Cafat 2 fois : une fois sur ta fiche de paye, et une fois avec le Ruamm (dont le plafond est toujours scandaleusement bas).
Mais of course, t'es pas remboursé 2 fois…

Anonyme a dit…

Voila pourquoi certain(e) decident de s exiler aux US. Pas de miracle cote fiche de paye ou chances de succes mais au moins la bas, bosser a son compte c est bien vu et cote credit, ben ils sont plutot cool, pour sur!!

Kif kif la râleuse… a dit…

Ouais, par contre, essaye de pas tomber malade avec ta femme et tes deux enfants, parce que si t'as pas ta carte Gold (où celle de tes parents…) entre les dents, tu peux toujous crever devant la porte de l'hôpital ! À moins qu'Obama ne réussisse à changer le système sans pour autant passer un communiste… mais là, c'est pas joué.

Enregistrer un commentaire