
À Nouméa, les grues poussent comme des cocos germés. Une situation qui témoigne de la bonne santé des gros portefeuilles, prêts à acheter des murs et du carrelage déjà fissurés. Le tout pour louer des apparts nases et à prix d’or, à des locataires complètement effondrés. Deux mois et demi de loyer en guise de caution, presque un autre pour l’agence et un petit dernier pour l’échéance en cours. Sans oublier le droit d’augmenter la dîme chaque année grâce au merveilleux indice BT 21, rebaptisé on sait même pas comment depuis qu’on a enfin déclaré que la Vie était Chère ! Soit plus de quatre mensualités qui – accompagnées d’un dossier aussi épais que ceux de la CIA – peuvent vous donner le droit, si vous êtes sages, d’être un humble locataire. On se sentirait presque privilégié devant tant de généreuses faveurs. T’habites dans la capitale bétonnée ? Waou, t’as vachement de la chance ! Mouais… Parce que les grues, c’est plutôt sur Nouméa qu’on les trouve, qu’elles soient blondes, brunes ou métalliques. Souvent plantées en bord de mer pour avoir une vue exclusive sur la mangrove agonisante ou l’îlot artificiel qui n’a jamais réussi, même à grand renfort de millions, à faire plier l’odeur pestilentielle des algues du coin. Ça puerait presque l’arnaque, dis donc…
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